Compte-rendu de la conférence EsP’R du 22 mars 2018 « La foi, réponse au sens de notre vie ? » par Mgr Jean-Luc Hudsyn

1- LA FOI AUJOURD’HUI

La foi est-elle une réponse au sens de notre vie ? … Il est impossible de répondre à cette question de façon scientifique, car la foi n’est pas un savoir. La foi est une question de CONFIANCE en l’AUTRE. Faire foi, c’est consentir à ce que quelque chose m’échappe chez l’autre, que je ne peux pas avoir de certitude comme en algèbre, par exemple.
La foi naît d’un dialogue entre Dieu et l’homme, et par la confrontation avec notre propre expérience. Le philosophe Kierkegaard se demandait déjà au 19ème siècle si la foi est pertinente, si elle répond aux questions que les gens se posent dans leur vie de tous les jours. 
Être croyant, c’est APPRENDRE à être croyant, c’est être habité par des questions… = des gens qui CHERCHENT Dieu, et PAS qui savent…  L’expérience de la foi n’exclut ni le doute ni le questionnement, au contraire… ceux-ci sont bons, car ils permettent à notre foi de grandir et de mûrir, et de nous CONVERTIR.  
St Jean de la Croix disait qu’il y a aussi des nuits de la foi, des expériences nocturnes où la foi nous échappe. Grandir dans la foi, c’est parfois aussi QUITTER des images de Dieu.  Comme dans toute relation, grandir en amour, c’est mourir à certaines images que j’ai de l’autre. 
Il est essentiel de se poser des questions. Le contraire de la foi c’est l’indifférence (et non pas de ne pas avoir de doutes).

Dans les évangiles il y a deux ‘POURQUOI ?’, celui de Marie quand Jésus est enfant – « Pourquoi nous as-tu fait cela ? » – et celui du Christ – « Mon Dieu mon Dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? ».  Même eux se sont posés des questions, ont questionné le ‘sens’ des difficultés qu’ils traversaient…  
Il y a une grande recherche spirituelle dans notre monde d’aujourd’hui.  Dans beaucoup de ceux qui nous entourent et disent ne pas partager notre foi, il y a une certaine forme de foi en l’homme et en des valeurs fondamentales… ne sont-ce pas là des « semences de l’Esprit, des semences du Verbe ? »
Saint Justin nous le rappelle : L’Esprit travaille même en ceux qui disent ne pas avoir la foi. Notre pape François a mis ces personnes ‘porteuses de semences d’Évangile’ à l’honneur : nous n’avons peut-être pas transmis l’ADHÉSION à Jésus-Christ à nos enfants, petits-enfants, mais ça c’est un mystère de relation entre la personne et Jésus, nos enfants ont pris des CHEMINS d’ÉVANGILE, qui s’INSPIRENT des valeurs de l’Évangile.

2- LE CONTENU DE NOTRE FOI

Nous devons redéfinir, re-proclamer notre Foi, être moins légaliste.  Le monde actuel nous pousse à revoir le contenu de notre foi. Jésus parle de la foi comme d’une BONNE NOUVELLE, comme d’une LUMIÈRE qui vient éclairer notre vie, nos choix, qui vient comme un chemin de fécondité, une promesse de vie.  « Je veux que tu vives ! » nous dit Jésus.

3 tableaux pour dire l’ORIGINALITÉ de la foi chrétienne et le SENS de la VIE que nous offre Jésus :

1. LES RÉCITS DE LA CRÉATION – GENÈSE, CHAPITRES 1, 2, 3

C’est le 1er SENS que nous offre la foi = être CO-CRÉATEURS de VIE, avec Lui ! Cette création CONTINUE = ordonner ce qui au départ était le tohu-bohu, le chaos, pour permettre la VIE.   Jésus ne supprime PAS les ténèbres, il vient les maîtriser, sa lumière est plus forte.  Créer c’est FAIRE GRANDIR. Entrer dans la ressemblance de ce Dieu-là, qui fait croître, … être source de Vie selon nos charismes et nos faiblesses aussi. Créer, c’est OUVRIR un ESPACE à l’AUTONOMIE de l’autre sans s’imposer. 
Puis surgit la question du MAL.
>> Qu’est-ce qui est -créateur ? 
 !! Fausse image de Dieu nous le présentant comme le grand interdicteur !! 
Pourquoi cet arbre peut engendrer la mort ? Où se trouve cet arbre ? … >> au MILIEU du jardin !  Ça veut dire qu’il ne faut pas SE mettre au centre, se mettre à la place de Dieu, sinon je quitte mon statut de créature ! Quand JE ME mets au centre, naissent la rivalité, la violence, la méfiance, … la dé-création…  Je vois alors Dieu et les autres comme un rival, je me désolidarise des autres, l’autre devient celui que je veux dominer. La naissance de l’autre se fait alors dans la douleur, car j’ai envie de garder la main sur l’autre, j’ai du mal à accepter qu’il m’échappe.
Le sens de notre existence est de collaborer à l’engendrement de la vie et de laisser une empreinte de Vie sur terre.

2. LA CONVERSION DE SAINT PAUL 

Nous cherchons tous à être justifiés et aimables = reconnus comme quelqu’un de juste et digne d’être aimé.  Que faisons-nous pour cela ? Des actes qui nous rendent estimables, aimables. Je finis alors par croire qu’il faut MÉRITER l’Amour de Dieu, que j’aurai de la valeur si je RÉALISE des choses. Cette course à la perfection ne fait que m’enfoncer dans la culpabilité, car alors, soit je me décourage, soit je me déteste. 

Saint Paul comprend sur le chemin de Damas que Dieu nous aime tous GRATUITEMENT.  Il pensait que l’Amour de Dieu se mérite, il comprend que Dieu est miséricordieux.  Quand je comprends ça, je suis alors délivré(e) de cette peur de devoir toujours faire mes preuves, je ne réagis plus aux ‘il faut’, ‘tu dois’, je RÉPONDS à cet Amour. Être pécheur n’est alors plus une catastrophe. 
C’est la FOI qui nous sauve et non PAS nos œuvres.  Voici la 2ème bonne nouvelle, le 2ème SENS que nous donne la FOI : croire en un AMOUR INFINI qui nous entoure, que Dieu est toujours premier.

3. LA MONTÉE AU CALVAIRE DE RUBENS

Même au sommet du mal, il y a toujours des cœurs qui gardent l’Amour, l’Humanité, l’Espoir (voir certains témoignages dans les camps de concentration, par exemple).

Dans l’axe VERTICAL c’est l’axe du mal = des soldats, des lances, les gens ne se regardent pas, s’écrasent…

Au milieu, il y a le Christ et 10 visages tournés vers Lui qui le regardent, le soutiennent. Rubens nous dit au travers de ce tableau que, même au cœur du mal, la Résurrection est déjà à l’œuvre. 

C’est la 3ème bonne nouvelle : que la Résurrection est DÉJÀ à l’œuvre quand nous mettons la lumière de la Foi et de l’Amour au cœur des situations que nous vivons.

En conclusion : au cœur de ce tableau, un seul personnage regarde vers nous, c’est Jésus, comme si son regard était une question et nous interpellait : Veux-tu faire de ta Vie une création, une œuvre de Foi… ?

Rapport rédigé par 
Corinne d’Oreye-Costermans, 
Animatrice de l’Unité Pastorale de Chastre

P.S. Merci à Mgr Hudsyn de nous avoir transmis le power point de sa conférence !

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